Urgence sociale : toustes pour toustes
Les grandes inégalités dans notre société ont été mises en évidence et multipliées par la crise sanitaire. De nombreuses personnes qui surnageaient jusqu’alors avec des revenus très modestes et intermittents en ont soudainement été privées, et leur précarité est sortie de l’ombre. De son côté, la majorité des personnes salariées est toujours confrontée aux mêmes difficultés, comme celle de trouver un logement à un prix abordable. Dans ce contexte, la commune doit jouer son rôle de garante de l’État social.
L’essentiel de la politique sociale dépend des lois et règlements cantonaux ou fédéraux (AVS, AI, APG, LAMAL, subsides…). La plupart des autres prestations sont fournies par le Centre social intercommunal aux personnes qui y ont droit. La commune a donc un pouvoir limité, mais réel.
De nombreuses personnes ne font pas appel aux prestations sociales, que ce soit par gêne et, ou à cause de la complexité des procédures. Cette situation est inadmissible ; il faut que tout le monde puisse bénéficier de ces droits sociaux élémentaires. La commune de Vevey dispose d’aides et de soutiens qui lui sont propres. Ils doivent être effectivement fournis à la population.
Nous voulons :
- améliorer l’accueil par l’administration communale des personnes en détresse ;
- simplifier autant que possible les procédures et traduire les formulaires et informations ;
- utiliser un langage simplifié et inclusif ;
- informer systématiquement et automatiquement les bénéficiaires habitant la commune des prestations qui leur sont dues ;
- attribuer automatiquement les prestations communales (aide au logement, subventions pour soins dentaires, aide communale veveysanne, fonds de secours, etc.) aux personnes qui y ont droit ;
- renforcer le soutien aux nombreuses associations actives dans ce domaine.
Logement : un toit est un droit
Une légère détente sur le marché du logement est annoncée, mais elle est anecdotique pour les personnes à la recherche d’un toit. Se loger est un besoin vital qui coûte souvent bien trop cher.
Nous défendons une politique du logement qui permette à toutes les catégories de revenus d’habiter dans notre ville. Le logement subventionné permet d’alléger la charge financière des locataires, mais ne représente pas une solution à long terme. Nous proposons que:
- la commune acquière et construise des logements, ou alors délègue cette tâche à des coopératives au bénéfice d’un droit de superficie sur des propriétés communales;
- les lois du marché et la poursuite du profit entravent l’accès au logement, que nous considérons comme un droit fondamental. Nous visons donc une politique foncière qui renforce le patrimoine immobilier de la commune, par l’acquisition de terrains et de bâtiments. Les biens ainsi sortis du marché dit « libre » pourront être gérés avec des considérations sociales à long terme ;
- les propriétés communales doivent être gérées en tenant compte des objectifs généraux de la politique de Vevey : offre de structures d’accueil répondant aux besoins, politique sociale, soutien au commerce de proximité, animation culturelle et sportive…
Économie : la bourse et la vie
La justice sociale et climatique représente un défi économique majeur. Hormis le recours au budget communal, nous voulons valoriser des activités sociales économiquement attractives qui répondront à cet enjeu. Décroître, ce n’est pas régresser, mais préserver et redonner de la valeur à ce dont nous bénéficions déjà.
Dans les limites des pouvoirs d’une commune, nous voulons :
- lutter contre la dépendance économique qu’implique le régime de production et de consommation de marchandises mondialisé, en soutenant le commerce de proximité à l’aide de subventions ciblées (bons), de livraisons gratuites, et de mise à disposition de locaux à loyer abordable ;
- adapter les règlements communaux en matière d’urbanisme pour éviter de laisser des locaux inoccupés en favorisant les contrats de confiance ;
- maintenir et encourager le retour en ville des métiers de l’artisanat et de la réparation et les rendre plus visibles ;
- soutenir le commerce de proximité et ses liens avec la production régionale ;
- utiliser les monnaies locales qui font circuler les richesses au sein d’une région et y renforcent les liens. Ces monnaies favorisent les entreprises commerçantes et productrices de la région et permettent ainsi de se prémunir contre d’éventuelles crises économiques et financières.
Covid-19 : pas de retour à l’anormal
Dans la gestion de la crise suscitée par le coronavirus, les communes doivent s’adapter aux décisions prises par le Canton et la Confédération. Toutefois, elles peuvent prendre des mesures à leur échelle, pour venir en aide à leur population.
La crise sanitaire et économique liée au Covid-19 exacerbe les inégalités et révèle les nombreuses limites du fonctionnement actuel de notre économie. Elle a rendu indispensable une intervention forte de la part de l’État. Notre commune a, par exemple, dû prendre dans l’urgence des mesures pour aider les entreprises contraintes de fermer au printemps 2020 (2’500’000 francs d’aide, mise en place des bons BienWenue) et les personnes tombées dans la précarité (200’000 francs).
Mais au-delà de ces urgences, nous souhaitons formuler d’autres possibles car l’utopie, de nos jours, c’est de penser qu’on pourrait continuer comme avant, sans rien changer.
- Les soutiens publics devraient s’accompagner de conditions en matière sociale et environnementale, afin que nous puissions déclencher les changements fondamentaux qui s’imposent aujourd’hui.