Le Grand Conseil fait la sourde oreille devant l’appel à l’aide des enseignant.e.s du primaire

Mardi, le Grand Conseil a refusé de renvoyer au Conseil d’Etat la pétition lancée par les enseignant.e.s. de 1-2 P et ce, malgré un bon accueil en commission. Si le vote négatif a été un coup dur et un très mauvais message envoyé par le parlement, la teneur des débats reste ce qui a été le plus estomaquant de cet après-midi de débats.

Déni du droit démocratique et profond mépris des enseignant.e.s d’abord : la droite a reproché aux enseignants présent.e.s d’être là plutôt que de s’occuper des enfants sur le terrain, questionnant leur sens des priorités :  « Mesdames et Messieurs, restez avec les enfants qui en ont besoin plutôt que de venir vers nous, députés et députées ». Le politique fait déjà tout et bien assez. Arrêtez donc d’utiliser vos droits démocratiques pour venir nous embêter.

La perle aura été tout de même la remise en question de l’école comme un droit fondamental et une obligation: « les crapauds seront toujours des crapauds » !  Dans le monde rêvé par la droite, la pétition aurait dû être adressée aux parents, auxquels les enseignant.e.s devraient renvoyer les enfants  : « Quand vos enfants seront éduqués et capables de rentrer dans une institution, on les prendra. Mais tant qu’ils ne sont pas capables de se gérer, on ne les prend pas. Gardez-les à la maison et éduquez-les !  »

On retiendra deux choses de cette décision. D’abord, la priorité politique. Malgré le bon accueil en commission, le Conseil d’Etat et le parlement à majorité de droite sont coincés devant les conséquences d’un programme politique uniquement orienté sur les baisses fiscales qui mettent le service public sous pression. On l’aura entendu, le renvoi de cette pétition est une affaire de priorité. La sourde-oreille devant les problèmes du service public est un des coûts des baisses fiscales qui profiteront aux plus aisés, projet politique phare de cette législature. Sauf que quand l’école primaire pâtit aujourd’hui, tout le monde en paiera le prix.

La deuxième chose à retenir est le manque d’écoute. Les pétitions ne sont pas contraignantes. Leur renvoi au Conseil d’Etat ne l’oblige qu’à communiquer dans les trois mois sur la suite qu’il compte donner à la pétition qui lui est transmise. Il ne s’agissait donc pas de débloquer des fonds, mais de donner suite à des appels à l’aide. Mardi, au moment du vote, le parlement avait l’occasion de faire passer un message. Il a manqué le coche avec mépris.

La lutte continue. Et notamment au niveau syndical. Ensemble à gauche continuera à soutenir ces revendications.