Communiqué de presse EàG et POP

#MeToo au Grand conseil vaudois :
des mesures sérieuses s’imposent !

Le groupe Ensemble à Gauche et POP (EP) au Grand Conseil exprime son soutien envers toutes les femmes députées ou anciennes députées qui ont témoigné courageusement la semaine passée semaine, emboîtant le pas de notre députée Elodie Lopez (Décroissance alternatives). Ce mouvement solidaire a permis de rendre public le sexisme systémique au sein du Grand Conseil vaudois, une problématique de fond.

Cette vague de témoignage met en valeur tout le sens de la mise en œuvre de la nouvelle directive du Grand Conseil pour la prévention du harcèlement sexuel. Celle-ci a été mise en place par nécessité : les cas de sexisme ne datent pas d’hier, en témoignent les tweets d’anciennes députées. Désormais, les victimes pourront s’adresser à une personne de confiance, disponible pour entendre les auteurs également ou toute personne ayant besoin de comprendre le cadre réglementaire dans lequel se situe le harcèlement sexuel. Nous encourageons toute personne concernée à se saisir de cet outil à sa disposition.

Nous regrettons que cette directive ne permette pas d’entamer une procédure à l’encontre d’une personne, ni ne prévoie de sanctions. Nous défendrons le développement d’outils, comme la mise en place d’un système qui soutienne réellement les victimes dans ces démarches, sans leur faire porter le poids de la procédure. Nous regrettons le peu de clarté à propos des relations entre les députés et les travailleuses et travailleurs de l’administration, qui devraient aussi pouvoir utiliser des outils de lutte contre le sexisme et le harcèlement.

Nous dénonçons la pression insensée qu’a vécue notre députée Elodie Lopez lors de la session de mardi, soit l’injonction de s’excuser sous peine de plainte pénale pour diffamation, puis le départ massif des députés du PLR et de l’UDC qui a mis fin aux débats faute de quorum. Il ´s’agit d’une prise en otage de la démocratie par le PLR et l’UDC.

Maintenant, le député Jean-Luc Bezençon ne parle plus de plainte et se déclare « désolé » d’avoir « heurté des sensibilités » par « quelque propos qu’il aurait tenu »… tout en contestant avoir prononcé les paroles qu’on lui reproche. Ce galimatias illustre bien tout le chemin qui reste à faire. Nous dénonçons les déclarations du PLR et de l’UDC qui préfèrent minimiser le phénomène de sexisme au Grand Conseil en parlant de « sensibilités différentes » alors que les propos évoqués relèvent strictement du sexisme et de l’objectification des femmes qui ne doit plus être tolérée, nulle part. Au vu des derniers événements et à l’approche du 14 juin, ces partis devraient prendre acte des problèmes de sexisme en leur sein plutôt que de faire peser la responsabilité sur les personnes qui en sont victimes.

Nous n’oublions pas que le Grand Conseil n’est pas une île, et que ce que vivent les femmes députées, des centaines de milliers de femmes le subissent quotidiennement au travail, dans l’espace public et en famille. En pleine conscience que les enjeux sont parfois bien plus complexes et que les femmes sont parfois soumises à des pressions encore plus graves pour se taire, nous espérons maintenant que cet événement permettra de libérer la parole dans d’autres milieux socioprofessionnels et privés. Des mesures effectives doivent être prises. Autant de raisons de faire grève ce 14 juin et de rejoindre la mobilisation !