Sur le blog de Vevey-Rivage, les dits du municipal

1. Jérôme Christen nous dit: «La question de l'affectation publique du Château a déjà été tranchée par le Conseil communal de Vevey qui a refusé très largement une proposition du groupe Vevey Libre d'étudier cette piste.»
Sauf que l'argumentation municipale qui a amené alors à ce refus tenait plus de la mauvaise volonté bornée que de l'argumentation de fond, insistant, comme c'était devenu la coutume, qu'«on» était sur le point de conclure. Et comme le soulignait alors… Jérôme Christen, «en raisonnant ainsi cette motion sera toujours prématurée». La question n'a alors pas été sérieusement étudiée et tranchée. Il est quand même paradoxal de se féliciter – ou presque – aujourd'hui d'un refus qu'on jugeait hier désolant.

2. Il continue: «L'architecte Eligio Novello […] conclut que l'affectation publique du Château est incompatible avec la préservation de l'esprit du lieu et sa substance historique.»
Il semble que l'on cherche à faire dire beaucoup de choses à Eligio Novello… surtout ce qu'il n'a pas écrit (voir son rectificatif à propos de la rénovation «au rabais»). Sous «Approche programmatique, Conclusions» il écrit en fait: «une vocation permettant le maintien de la substance historique en place, même si prlvée, semble la plus compatible à la nature de l'ouvrage» (page 89/106 de sa présentation à la Commission d'urbanisme, téléchargeable depuis notre site, voir en page d'accueil). Ce n'est pas exactement ce que croit avoir lu Jérôme Christen. En clair l'important est de ne pas toucher à la substance historique par des transformations lourdes. Cela exclut certaines affectations publiques, et dans certaines parties du bâtiment de l'Aile, mais cela peut en autoriser d'autres, et spécialement dans d'autres parties du bâtiment.

Cela dit pour la correction du débat, car nous ne sommes pas les défenseurs les plus sauvages d'une affectation publique du Château de l'Aile à tout prix. Nous maintenons simplement que cette hypothèse n'a pas été étudiée sérieusement et avec bienveillance, de telle façon qu'un choix soit possible.

Il faut souligner que quelques pages plus loin E. Novello écrit, cette fois à propos de l'ensemble et non plus du seul Château: «CONCLUSION GENERALE DE L’ETUDE: L’opportunité de réaliser un programme public d’exception, un lieu pour les Veveysans est une opportunité unique pour la ville de Vevey» (p. 92 de la même étude). «Un programme public d’exception»: le projet 109 en est assez loin.

3. Jérôme Christen nous dit: «Il est faux de prétendre aujourd'hui que la piste de l'affectation publique n'a pas été étudiée. Son principe a été rejeté après le constat de son inadéquation avec la sauvegarde du château.»
En tout cas, ces puissantes réflexions ont bien peu été communiquées ! Ce qu'on a surtout vu, c'est l'assimilation de tout programme public dans le Château à des caricatures se heurtant à des impossibilités qui étaient apparues rapidement à qui se penchait un peu sérieusement sur le dossier (foule de visiteurs nécessitant des mesures antifeu lourdes; musée ou bibliothèque dans tous les étages, contradictoire avec la fragilité des planchers…).

Il existe probablement des utilisations publiques, ou semi-publiques, compatibles avec le respect du bâti. On laissera au «Coeur de Vevey» le soin de les mettre à jour et de les défendre. Car, répétons-le, ce n'est pas notre problème principal.

4. Et il continue: «Quant à la proposition de M. Gonthier de dénouer le lien entre le Château de l'Aile et le restaurant du Rivage, il est dommageable pour la commune qui se priverait ainsi d'un excellent projet sur la parcelle restaurant du Rivage. De sucroît, il provoquerait le renoncement de M. Grohe, ainsi qu'il a répété à maintes reprises. C'est en effet à prendre ou à laisser. Mais pourquoi ne pas saisir une telle opportunité.»
a) ce n'est pas la proposition de «M. Gonthier», mais celle de la majorité de la commission du Conseil communal
b) ce programme est très loin d'être excellent, et nous le montrerons
c) dans toute négociation, celui qui croit sur parole ce que dit «l'adversaire» a déjà perdu.

(9 mai 2007)

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