Extraits du procÈs verbal de la sÉance du jeudi 28 juin 2001

Rapport sur demande de crédit d’étude pour la réalisation d’un parking souterrain à la Grande Place (2/01)
Réponse à la motion de M. Alain Gonthier «Un parking ? Quel parking ?»

Rapporteur (rapport de majorité): M. Serge Ansermet (opposé au crédit)
Rapporteur (rapport de minorité): M. Jacques Décosterd (favorable au crédit)

[…]

M. S. Rota rappelle que les trois séances de commission ont abouti à un résultat paritaire. Lorsqu’une commission n’arrive pas à se départager, la loi impose un rapport de minorité [la prosition du président de la commission a donc déterminé quelle position était «majoritaire»]. Le premier rapport manquait d’impartialité, ce qui a aussi motivé le dépôt du rapport minoritaire. La majorité des partisans du NON demandent une approche globale, mais leur désir est en fait de supprimer les véhicules du centre-ville. Une solution est attendue depuis longtemps pour cette place.

M. S. Ansermet rappelle que le premier rapport envoyé à tous les commissaires n’a pas donné lieu à des remarques. Il ne s’agit pas pour les majoritaires de la commission de refuser globalement le principe d’un parking souterrain, mais de remettre en cause son emplacement. L’acceptation du crédit d’étude implique d’étudier un parking souterrain à l’emplacement de la Grande Place et nulle part ailleurs, bloquant ainsi toute autre solution. Des alternatives existent et il faut aussi qu’un bureau spécialisé puisse étudier l’emplacement du parking et la question des accès. La majorité de la commission souhaite pouvoir prendre une décision en toute connaissance de cause et non uniquement sur la base des affirmations assez péremptoires de M. le Municipal R. Rota.

[…]

M. N. Imhof indique que le groupe radical est très largement favorable à ce crédit d’étude et soutient le rapport de minorité. Il ne partage pas la volonté d’une partie des commissaires qui souhaitent installer le parking ailleurs, voire l’éradiquer complètement. Maintenir une vieille ville vivante et facilement accessible peut se faire par l’extension de la zone piétonne, un rééquilibrage des activités entre l’est et l’ouest de la ville, mais surtout par des possibilités de parking à proximité. Toute autre solution que celle de la Grande Place serait trop éloignée. La place est très bien centrée par rapport à l’éclatement des grands centres commerciaux veveysans. Il faut conserver un parking à équidistance des futurs centres Migros et Coop tout en laissant la chance aux petits commerçants d’attirer le chaland qui aura prévu de se rendre dans l’un des grands magasins. Placer un éventuel parking au nord des voies de chemin de fer sonnerait le glas de la vieille ville. Les études complémentaires que certains demandent nous feront perdre de l’argent et du temps. Le crédit d’étude va aussi servir à préciser les éléments financiers, mais les chiffres présentés sont plutôt rassurants. Avec un investissement total de la commune, l’opération pourrait se révéler plus rentable que l’exploitation du parking actuel. Même si la commune devait perdre quelques dizaines de milliers de francs par année, cela en vaudrait toujours la peine en regard du bénéfice à tirer pour notre commune en matière d’aménagement de l’espace urbain. Beaucoup de personnes regrettent que la place soit couverte de voitures. Profitons de l’opportunité qui nous est offerte de faire un parking souterrain. Nous ne savons pas encore ce qu’il y aura en surface, mais ce sera toujours plus joli qu’un paquet d’automobiles. Il reste à déterminer le nombre de places de parc, la nature de l’engagement d’un éventuel repreneur du Château de l’Aile et ce qu’il compte faire de la salle Del Castillo. Si celle-ci était destinée à abriter de grosses manifestations, il ne semblerait pas souhaitable de se contenter d’un parking souterrain de 280 places. Les radicaux sont favorables à ce qu’au minimum le vote sur le projet final soit soumis à un référendum populaire, de même que le choix concernant l’aménagement de la surface de la place.

M. A. Gonthier indique que la majorité de la commission s’inquiète des flots de voitures qui érodent passablement la qualité de vie des habitants du centre-ville. [version complète de cette intervention] Il se dit attristé de la réponse faite par la Municipalité à sa motion. Le plan directeur communal ne prévoit pas de parking souterrain à la Grande Place. Pour ce qui est des accès et de leurs conséquences sur les circulations et la qualité de vie dans la partie sud de la ville, la Municipalité et le rapport de minorité estiment que les problèmes ne sont pas liés au parking mais à l’attrait de la vieille ville. Il est clair que s’il n’y avait qu’une zone sinistrée autour de la place, le problème ne se poserait pas, de même que si la ville avait rempli cet espace vide, il n’y aurait pas de parking et donc pas de problèmes d’accès. Pour accéder aux commerces ou à leur logement, les automobilistes vont se parquer sur la Grande Place et surcharger les rues qui y mènent. Il faut décider si l’on se satisfait de cette situation ou si l’on doit chercher à assurer autrement cette accessibilité à la vieille ville. Tous les accès à la Grande Place sont mis par le plan directeur en zones 30 km/h et/ou modération de trafic, mais le fonctionnement actuel rend difficile le réaménagement convivial de ces rues. Seul un tronçon du quai Perdonnet sera pour l’instant fermé au transit et le schéma de circulation a été choisi pour que l’accès à la Grande Place reste possible. La Municipalité n’essaie pas de répondre au problème d’ensemble. La situation actuelle ne pourra plus évoluer quand quelques millions de francs et quelques tonnes de béton auront été enfouis sous la Grande Place. La Municipalité réaffirme qu’un parking est indispensable alors que la motion demande justement que cette affirmation soit examinée, argumentée, discutée et enfin prouvée ou rejetée. La motion ne proposait aucune localisation, alors que la Municipalité choisit d’argumenter sur quatre possibilités, toutes situées au nord des voies CFF. Qu’en est-il du sud des voies et de la place de la Gare elle-même, d’un agrandissement du Panorama ? Il demande comment la Municipalité peut dire que St-Martin présente l’inconvénient majeur d’un coût élevé, d’aménagements routiers nécessaires, d’un parking trop éloigné de la vieille ville si aucune étude sérieuse de faisabilité n’a été effectuée. La construction prévue au bord du lac sera coûteuse, devant résister à la pression de l’eau de la nappe phréatique. Pour ce qui est du nord de la gare, il se demande en quoi le réseau routier serait moins adapté que les rues menant à la Grande Place. Pour ce qui est de l’éloignement, il est certain que des aménagements garantissant un trajet sûr et agréable pour les piétons seraient de nature à diminuer cet obstacle. L’étude préalable demandée n’est pas farfelue, il est possible que d’autres sites soient plus avantageux. Un délai de six mois, voire une année, n’a rien de grave s’agissant d’un projet aussi ancien.

Il rappelle que pendant toute la durée des travaux, les commerçants seraient privés des 3/4 des places de parc et la commune perdrait les recettes des parcmètres. A l’époque de l’inauguration de la place de la Gare, quelques futurs «Verts solidaires» considéraient cette réalisation comme une plaie issue d’une conception dépassée de l’urbanisme et le projet de la Migros actuellement à l’enquête leur donne aujourd’hui raison. Le projet de parking en plein centre-ville est lui aussi le témoin d’une conception dépassée.

M. M. Pousaz rappelle qu’il y a des années que le Conseil entend parler d’un parking à Vevey. Un parking à la place du Marché n’amènera pas davantage de circulation puisqu’il y aura moins de places de parc. Lors des jours de marché ou autres manifestations, les gens pourront enfin se parquer.

M. V. D’Angelo se dit favorable au parking souterrain sous la place. Deux grands commerces vont construire des parkings à Vevey, ayant compris que l’on attire le client grâce aux voitures. Pour que Vevey continue à se développer, nous devons faire le parking souterrain à la Grande Place, proche des commerces. Le crédit d’étude servira également à déterminer ce qui se fera sur la place vidée de ses voitures. Il se réjouit de voir les esquisses et fait confiance à la Municipalité pour qu’enfin on mette les voitures sous la place du Marché, et pas ailleurs.

M. P.-L. Duchoux se dit opposé à la construction proposée. Le préavis parle d’un parking de 280 places, mais prévoit déjà une possible extension qui coûtera cher aux générations futures. Il demande où seront mis les cars si l’on vide la place de tous les véhicules. Il est d’avis de renvoyer ce préavis à la Municipalité pour une étude plus approfondie. Le plan directeur prévoit un parking souterrain au nord de la Gare, ce qui permettrait de libérer la place. Même si le parking souterrain ne se fait pas, les voitures continueront à stationner en surface comme actuellement. Les commerçants ne seront donc pas pénalisés.

M. J. Décosterd demande comment réagira le Conseil si, une fois le principe d’un parking souterrain accepté en référendum populaire, le projet de construction ne lui convient pas. Ce serait décrédibiliser la population si le Conseil venait à refuser le crédit de construction. Fr. 100'000.-- sont prévus pour une étude complémentaire de l’aménagement de surface qui est totalement lié au crédit d’étude du parking souterrain. Le document de la Municipalité relatif aux projets urbanistiques pour Vevey nous présente une vision globale de ce que pourrait être Vevey demain, tant au niveau de la circulation que de l’augmentation du trafic.

M. H. Chambaz s’insurge contre les conseillers qui refusent systématiquement des préavis sous prétexte qu’il manque à Vevey une vision globale. Multiplier les études nous coûtera beaucoup d’argent et nous n’aurons peut-être toujours aucun projet réalisable.

M. A. Perret constate que la nécessité et l’utilité de ce parking semblent être parfaitement évidents pour beaucoup de monde, mais les arguments évoqués n’expliquent pas pourquoi cette idée semble s’imposer d’elle-même. Le parking souterrain relève du mythe fédérateur qui permet aux élites veveysannes d’avoir un but commun, une vision d’avenir à faire partager aux citoyens et que ce faisant la collectivité sera renforcée si elle parvient à réaliser un ouvrage d’une telle taille. L’effort financier consenti pour ce projet ne serait donc pas un problème car plus nous sacrifions au dessein commun, mieux nous démontrons que l’ambition est légitime et notre collectivité digne de s’en prévaloir. Il semble que les Veveysans ont l’honteuse sensation d’être les habitants d’un village privé de cathédrale depuis que Lausanne et Montreux se sont dotés d’un temple dédié à la voiture sous leurs places du marché respectives. Ce soir, nous allons aussi démontrer notre attachement à vivre ensemble, à souder dans la pierre une forme d’identité veveysanne.

Mme V. Borloz estime qu’écarter l’étude de solutions alternatives nous fait oublier que certaines villes bénéficient de zones piétonnes extrêmement étendues alors que les parkings d’accès ne se trouvent pas forcément en plein centre-ville. Si on construisait un parking au nord de la Gare ou sous la colline St-Martin avec un accès direct sur un centre-ville qui serait entièrement en zone piétonne, les gens oublieraient qu’ils doivent marcher pour se rendre en ville.

M. P.-A. Dupont soutient le crédit d’étude pour la réalisation de ce parking. La construction d’un parking au nord de la ville et celui de la Grande Place ne s’opposent pas, comme le plan directeur le prévoit. Celui-ci maintient un parking sur la place du Marché. Le mettre dessus ou dessous n’est qu’une question d’esthétique et de convivialité. Il ne faut pas enterrer le parking dans la proximité de la gare. Il souhaite que la motion ne soit pas considérée comme réglée, mais il faut passer à la réalisation d’un parking souterrain à la place du Marché. Il se dit pour associer au maximum les gens à la vie publique de la cité et ce sujet est assez symbolique pour que le référendum automatique se fasse au moment du crédit d’étude. Il faut savoir si la population désire un parking souterrain sous la place avant de dépenser près d’un million de francs pour les études. Si nous acceptons le crédit d’étude, il y a peu de chances que nous refusions le crédit de construction.

M. R. Feissli estime que le parking est une nécessité pour les commerçants. Il se demande quelle sera la possibilité de parcage durant la durée des travaux. Le nombre de places prévues sera assez restrictif par rapport aux besoins du quartier. Il est nécessaire de cacher les voitures, mais il faut prévoir davantage de places de parc afin de permettre un tournus.

M. J. Christen estime qu’il n’y aura jamais une majorité au sein du Conseil communal ou de la population qui serait d’accord de mettre les parkings en périphérie. Ce soir il risque d’y avoir une majorité de circonstance entre les gens qui pensent que la dépense est trop onéreuse et ceux qui pensent que l’on peut retarder le projet. Entre le projet présenté et le statu quo, il serait mieux que ce projet passe.

M. V. D’Angelo indique que le groupe socialiste est favorable à ce que la motion de M. A. Gonthier ne soit pas réglée. Il dépose un sous-amendement visant à supprimer le point 4 des conclusions du rapport de minorité. Une fois réalisé le parking de la Grande Place, il n’est pas interdit d’envisager des solutions à d’autres endroits pour d’autres parkings. Pour ne pas défavoriser le centre et les commerçants de la vieille ville, il faut faire ce parking sur la place du Marché.

M. I.-P. Moser rappelle qu’il entend parler du parking de la place du Marché depuis qu’il est entré au Conseil communal il y a seize ans, mais nous en sommes toujours au même stade. La commune ne disposait pas des fonds nécessaires et la Municipalité ne s’est pas sentie libre de proposer quelque chose jusqu’à présent. Mais les conseillers communaux qui souhaitent changer la ville n’ont pas fait de propositions concrètes. Nous avons maintenant une proposition qui permettra aux gens de décider si oui ou non nous allons faire un parking sous la place du Marché. Le référendum automatique signifie que le Conseil communal n’est pas vraiment capable de trancher et laisse la population prendre la décision. Les conseillers communaux ont été élus pour prendre des décisions et il se dit, dans le cadre d’une étude, opposé à ce référendum automatique. Une majorité du Conseil aimerait que la vieille ville soit entièrement en zone piétonne, mais avec des possibilités de parcage à proximité. Tout le monde ne peut pas marcher des kilomètres, comme les handicapés ou les personnes âgées qui sont aussi des clients. Notre ville est également touristique et les gens veulent pouvoir s’approcher du lac, que l’on ait un parking ou pas. Il faut proposer quelque chose pour éviter les traditionnels engorgements de la place en été. Il est d’avis qu’il faut maintenir la motion Gonthier à laquelle nous pourrons répondre de manière plus précise après l’étude.

M. J.-M. Roduit rappelle que le parking projeté prévoit 280 places intérieures et soixante places en surface, soit 340 places. Il se demande s’il est judicieux de dépenser 13 millions de francs pour une offre de 50 places inférieure à la situation actuelle. Ce projet n’a jamais été une priorité de la Municipalité, mais la fin de la législature semble en faire une urgence. Il propose de laisser la nouvelle équipe municipale se mettre en place. Les parkings qui seront prochainement construits dans les centres commerciaux vont influencer la manière de parquer en ville. Il demande si une collaboration avec ces projets est envisageable. Le taux de rentabilité de 5,71 % semble très optimiste. Le parking actuel rapporte fr. 569'000.–, mais il n’a pas été tenu compte de la perte de ce montant dans la rentabilité du parking souterrain. L’investissement de 14 mios va influencer la dette déjà très lourde de notre commune. Pour ce qui est des manifestations qui seront organisées sur la place libérée de ses véhicules, il rappelle que nous disposons de la magnifique place Scanavin, cadre idéal qui n’est pratiquement jamais utilisé faute d’idées et de forces vives. Il ne se dit pas opposé au principe d’un parking souterrain sous la Grande Place, mais estime que la Municipalité n’a pas tous les éléments pour réaliser ce projet d’envergure. Vu l’état de nos finances, la priorité d’investissement doit se faire ailleurs. Il propose de laisser ce projet de parking souterrain en veilleuse en attendant des temps meilleurs et de garder le parking actuel tel qu’il est.

M. J. Décosterd estime qu’il est plus cohérent de demander un référendum au moment du crédit de construction. Il ne s’agit pas de souder la place du Marché dans la pierre, mais d’enterrer la pierre pour remettre en surface un revêtement naturel qui permettra différentes activités autres que la circulation routière. En ce qui concerne la collaboration avec les parkings qui seront construits prochainement, des dispositions ont été prises pour que ces places soient dévolues au public en dehors des heures d’ouverture des commerces.

M. A. Gonthier demande à nouveau comment ces voitures qui se cacheront sous la place y parviendront. Nous ne savons pas encore le nombre exact de voitures qui pourront se garer dans le parking, mais elles devront bien y accéder par des rues. En votant cette étude de réalisation, nous acceptons le principe de construire un parking sous la Grande Place. Un vote populaire sur cet objet a tout son sens puisque nous décidons du principe. Toutes les zones piétonnes connaissent des exceptions pour les personnes qui ont des problèmes de mobilité. Cette soudaine passion pour la qualité de vie dans la vieille ville lui paraît très suspecte. Il ne faut pas fixer des zones en fonction de l’âge des bâtiments, mais avoir un centre-ville accueillant où les gens se déplacent sans forcément compter les mètres qu’ils parcourent. Dire qu’un parking sous la place de la Gare ou de l’autre côté des voies ferrées est un parking périphérique est aberrant.

M. N. Perret a derrière lui 36 années de Conseil communal. Différentes options ont été évoquées pour un parking à Vevey. Il faut maintenant aller de l’avant et faire ce parking sous la place du Marché.

M. D. Rigot rappelle que l’enjeu principal n’est pas la construction d’un parking souterrain mais l’aménagement de notre Grande Place en surface qui mérite mieux que d’abriter un parking. Il convient d’en faire un lieu de vie accueillant et convivial. Cette place est notre carte de visite pour toutes les personnes qui découvrent notre ville. Il faut amener les gens dans la vieille ville. Il se dit favorable aux zones piétonnes pour autant que leur étendue soit raisonnable. Mais nos moeurs impliquent qu’à trop éloigner la voiture du centre, on tue celui-ci. Le moyen proposé est un bon compromis entre la nécessaire valorisation de la surface de la place et le maintien de la vie tant sur celle-ci que dans notre vieille ville. Depuis le temps que ce lieu est en jachère, il devient urgent d’agir.

M. J.-P. Boillat aborde la partie financière de cet objet, même si nous sommes dans un crédit d’étude. Le préavis annonce un investissement de 14 mios alors que le plan des investissements parle de 16 mios. Il demande si la différence provient du fonds pour la réalisation de places de parc. Celui-ci étant purement comptable, il faudra trouver cette somme de 2 mios (par l’emprunt, l’autofinancement ?). Selon le rapport de minorité, l’opération finale sera bénéficiaire pour la commune. Si l’on tient compte de l’ensemble des capitaux investis, la rentabilité de 5,7 % calculée sur les fonds propres n’est plus que de 2,85 %. Si la commune investit la totalité de la somme, elle doit en emprunter la moitié. Dans le cas d’une participation d’investisseurs privés, les bénéfices d’exploitation devront être partagés équitablement. La Municipalité indique que les investisseurs privés n’auront pas accès aux marchés financiers aux mêmes conditions que la commune. Cela risque d’augmenter les frais financiers, donc de diminuer encore la rentabilité. Si la commune utilise les 7 mios prévus pour ne pas renouveler un emprunt, voire pour rembourser une part de la dette, nous éviterions une charge annuelle de 3,94 %, soit fr. 276'000.–. En tenant compte de cela, nous devrions soustraire ce taux au rendement supposé des fonds propres. La rentabilité réelle serait donc assez faible et un imprévu pourrait faire basculer toute l’opération dans le domaine du déficitaire. Selon M. R. Rota, le plan des investissements ne permettra jamais de dégager les 8 millions de fonds propres prévus. Qu’en est-il des 7 millions prévus pour le parking de la place du Marché ? Si l’ensemble des 14 millions est emprunté sur le marché aux conditions prévues par le préavis, les frais financiers passeraient à fr. 700'000.-- par an. Le bénéfice escompté passe de fr. 400'000.-- à fr. 155'000.–, soit un rendement de 2,21 %.Il demande quel rendement nous pouvons réellement espérer et s’il justifie l’effort considérable exigé des finances communales. Si la commune choisit l’option de maîtriser le financement et l’exploitation, il est impératif que le parking dégage des bénéfices d’exploitation. Mais les recettes nettes devraient contribuer à accroître la marge d’autofinancement et donc réduire le besoin en capitaux tiers de la commune. Si l’on entend maintenir l’endettement à son niveau actuel, des mesures devraient être prises. Mais l’apport de recettes d’un parking comme celui de la Grande Place ne suffit pas à améliorer la situation financière de la commune, même s’il y contribue. Optimisme donc, mais pour autant que des mesures soient prises pour dompter l’endettement communal. Lesquelles la Municipalité propose-t-elle ? Ou doit-on supposer qu’elle laisse cette tâche à la prochaine Municipalité ? On se réjouit d’entendre sur ce thème les candidats déjà officiellement présentés. Cela pourrait se faire de manière très fructueuse si les citoyennes et les citoyens veveysans étaient appelés à se prononcer sur ce projet.

M. R. Rota, municipal, répond que le plan directeur prévoit précisément un parking sur la Grande Place, même s’il ne dit pas s’il doit être dessus ou dessous. Une zone 30 km/h n’empêcherait pas d’accéder au centre-ville ou au parking. Des places pour les cars sont prévues dans l’environnement immédiat de la place. La réalisation d’un parking sous la place supprimera les places actuelles. La Municipalité n’a pas engagé le préavis pour le réaménagement du bas de la place car à cet emplacement il y aura entre 100 et 120 places de parc durant les travaux. Le service de police a déjà étudié des possibilités de parcage dans les environs immédiats, même si les places actuelles ne seront pas toutes remplacées. Cela fait plus de vingt ans que l’on attend de réaliser ce parking et il ne faut pas repousser davantage ce projet. Dans l’acte de vente conclu avec la Coop, une clause stipule que la Municipalité pourra utiliser ce parking en dehors des heures d’ouverture des commerces pour des manifestations ou autres projets importants. Pour ce qui est de la Migros, il semble que le parking sera ouvert jour et nuit. Mais nous avons quand même un déficit de places de parc et nous ne pouvons pas supprimer les places de parc sur la place du Marché. Les 8 millions de francs mentionnés ne sont pas des fonds propres, mais de l’autofinancement. Le premier projet de plan des investissements, qui prévoyait un autofinancement de 6 mios, incluait les 7 mios de fonds propres pour la réalisation du parking. La commission a instauré un débat philosophique demandant d’étudier diverses localisations et ses conséquences sur les zones piétonnières. Tout le monde ne souhaite pas supprimer les voitures dans le centre-ville et les commerçants ont besoin de ce parking. Différentes solutions ont été étudiées sur la place de la Gare ou derrière la gare. Mais le parking doit se faire sur la place du Marché, à cause des manifestations, du théâtre, de la salle Del Castillo et pour améliorer la qualité de vie dans ce secteur. L’étude de réalisation de ce parking souterrain a été demandée par le Conseil lorsque la Municipalité a présenté le préavis pour le réaménagement du bas de la place. Le crédit d’études précisera le dimensionnement du parking, les accès, les problèmes liés aux circulations et les problèmes de financement puisque la Municipalité propose soit une option totalement publique, soit une option semi-publique.

La parole n’est plus demandée. Une longue discussion s’ensuit sur la manière de procéder en ce qui concerne les différents votes devant intervenir sur les rapports de majorité et de minorité ainsi que sur l’amendement de la minorité de la commission. En ce qui concerne le vote sur le rapport de majorité avant celui sur le rapport de minorité, M. le Président se réfère à l’article 119 du règlement du Conseil.

M. M. Tolusso demande le vote à bulletin secret pour le vote sur le rapport de majorité, proposition qui est soutenue réglementairement.

Résultat du scrutin: Bulletins délivrés, 77 ; rentrés, 77 ; blancs, 2 ; nuls, 1 ; valables, 74 ; majorité absolue, 38.

Les conclusions du rapport de majorité sont refusées par 50 voix contre 24.

M. P. Maday rappelle qu’il s’agit d’avoir une nouvelle place du Marché libre de voitures. Le crédit prévoit  fr. 100'000.-- pour l’étude de l’aménagement de la surface qui ne doit pas se faire dans la même dynamique en considérant toutes les difficultés de l’aménagement du souterrain. Il souhaite que la Municipalité obtienne un crédit d’étude plus conséquent pour l’aménagement de surface et dépose un sous-amendement visant à

accorder à la Municipalité un crédit de fr. 780'000.-- pour financer les études portant exclusivement sur la réalisation d’un parking souterrain à la Grande Place et d’amortir cette dépense par un amortissement annuel de fr. 156'000.-- pendant cinq ans. Dans les conclusions du rapport de minorité, il n’est pas spécifié que la Municipalité procéderait à une étude de l’aménagement de surface.

M. R. Rota relève que les fr. 100'000.-- concernent l’aménagement du haut de la place, étant entendu que le bas fait déjà l’objet d’un préavis qui sera déposé conjointement à celui du parking souterrain. Ces deux problématiques ne peuvent être séparées, ne serait-ce que pour le problème des sorties qui doivent obligatoirement être intégrées dans un concept d’aménagement de surface. Viendra encore s’ajouter le problème de l’éclairage sur lequel la Municipalité travaille actuellement.

M. P. Maday estime que la priorité doit être la place dessus et non dessous. A voir l’aménagement qui se fait actuellement au bas de la place, il ne peut avoir confiance. Le référendum doit être proposé sur la nouvelle place du Marché, y compris le parking. La population sera beaucoup plus intéressée de savoir ce qui sera entrepris en surface.

M. le Syndic admet que la Municipalité aurait dû faire une communication à la population en ce qui concerne l’aménagement provisoire qui se met en place. Il s’agit de présenter le cadre de la réalisation future d’une des deux variantes, soit le gabarit du mail prévu pour la réarborisation du sud de la place.

M. A. Gonthier cite l’architecte Lamunière dans un article paru le 2 octobre 1990 dans le journal Vevey-Riviera. A ses yeux le projet d’un parking devait être dissocié d’un réaménagement de la place du Marché, que le réaménagement devait être la base de la réflexion et que si un parking venait à se greffer sur le projet, ce serait en subissant les contraintes de l’aménagement prévu en surface.

La parole n’est plus demandée. Au vote, le sous-amendement de M. P. Maday est refusé à la majorité.

Une discussion un peu confuse s’en suit quant à la manière de voter sur l’amendement proposé par la minorité de la commission sous point 4 des conclusions de son rapport et le sous-amendement déposé par M. V. D’Angelo. […]

M. A. Gonthier remarque qu’à ce stade de la discussion, considérer que sa motion doit être maintenue signifierait qu’on estime que le parking de la place du Marché ne suffit pas et qu’il faudrait en étudier d’autres encore. Il votera donc contre la suppression du point 4 des conclusions.

Finalement, la suppression du point 4 des conclusions du rapport de minorité est refusée par 38 voix contre 28 (deux abstentions).

Au vote final, les conclusions du rapport de minorité sont adoptées à une très large majorité (plusieurs avis contraires et quelques abstentions), comme suit:

LE CONSEIL COMMUNAL DE VEVEY

Vu        le préavis no 2/2001 du 28 février 2001 sur «Demande de crédit d’étude pour la réalisation d’un parking souterrain à la Grande Place»,

Vu        le rapport de minorité de la commission chargée d’étudier cet objet, qui a été porté à l’ordre du jour, amendé par l’adjonction d’un point 4,

d é c i d e

1.         D’accorder à la Municipalité un crédit de fr. 880'000.-- pour financer les études de réalisation d’un parking souterrain à la Grande Place

2.         De financer cette dépense par la trésorerie courante, par prélèvement sur le compte de bilan «Dépenses d’investissements»

3.         D’amortir cette dépense par un amortissement annuel de fr. 176'000.-- pendant cinq ans

4.         De considérer comme réglée la motion de M. Alain Gonthier «Un parking ? Quel parking ?»

M. S. Ansermet estime que ce vote est d’une telle importance que la population doit pouvoir se prononcer, proposition qui est soutenue réglementairement, selon l’article 114 du règlement du Conseil. Porter le crédit d’étude en votation devant la population serait un moyen d’animer la vie civique à quelques mois des élections.

M. N. Imhof relève que voter sur le crédit d’étude est prématuré puisque nous ne savons pas vraiment sur quoi nous prononcer alors que le crédit de construction serait beaucoup plus précis et que nous connaîtrons les éléments relatifs à l’aménagement de surface. Il n’est pas souhaitable d’avoir deux votes consécutifs.

M. I.-P. Moser estime qu’une majorité des citoyens risque de voter sur la construction du parking alors qu’ils devraient se prononcer sur le crédit d’étude. Il pense que les spécialistes de la désinformation politique feront en sorte que beaucoup de gens ne comprennent pas exactement sur quoi voter. Il rappelle la votation qui avait eu lieu sur le choix d’un terrain pour y bâtir l’hôpital unique de la Riviera. Les gens ont cru qu’ils devaient voter sur un projet fini et l’ont refusé. Le résultat est que nous risquons d’avoir maintenant un hôpital très proche du Valais et nous devrons lutter pour le faire revenir sur la Riviera.

M. P. Maday est d’avis qu’il faut faire voter la population sur la nouvelle place du Marché avec un parking souterrain. Mais il est indispensable que la population puisse disposer de maquettes précises pour pouvoir se faire une idée claire.

M. P.-A. Dupont compte sur la maturité civique du citoyen et préfère lui poser la question avant de dépenser près d’un million de francs. Le débat mettra beaucoup d’idées sur la place publique et orientera un futur projet.

M. A. Gonthier se demande si le débat sera beaucoup plus clair lorsque nous aurons dépensé le crédit d’étude. On risque plutôt de dire qu’il ne faudrait pas perdre le million déjà dépensé. Il est plus clair de se prononcer au moment où rien n’a encore été engagé. Les citoyens ont refusé l’hôpital de Sully et même si la question formellement posée n’était pas exactement de savoir si nous voulions un hôpital à Sully, l’intention du citoyen a été exactement suivie de l’effet espéré. Il ne trouve pas normales les insinuations de M. I.-P. Moser et aimerait savoir qui sont les «spécialistes de la désinformation».

M. I.-P. Moser rappelle que l’on ne votait pas sur l’hôpital de Sully, mais sur l’affectation du terrain. Ainsi, M. A. Gonthier vient de prouver qui fait de la désinformation...

Mme B. Bischoff rappelle que le résultat du vote du Conseil est assez clair. Nous avons été élus par la population dont nous sommes censés être représentatifs. Notre Conseil peut assumer ses décisions et avoir une quasi-certitude que cela exprime l’avis de la population. Une votation coûte cher. Il faut donc réfléchir avant de dépenser encore de l’argent.

La parole n’étant plus demandée, la proposition de référendum automatique, selon l’article 114 du règlement du Conseil communal, concernant l’octroi d’un crédit d’étude pour la réalisation d’un parking souterrain à la Grande Place est refusée à la majorité (quelques abstentions)

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