Une proposition pour enterrer définitivement le parking souterrain

»VEVEY Le parti Vevey Libre propose d’affecter la moitié du crédit d’étude du réaménagement de la place du Marché à la recherche d’une autre solution pour garer les véhicules.

Non content qu’en décembre dernier, le Conseil communal ait abaissé le montant du plafond à l’endettement, Vevey Libre ne s’arrête pas à ce qu’il interprète comme un signal en défaveur du parking souterrain à la place du Marché. Le parti lance une nouvelle attaque contre cette construction devisée à 16 millions de francs selon le plan des investissements. Il a rédigé un projet de décision qui, selon la loi sur les communes, devra être traité lors de la prochaine séance du Conseil, soit le 1er février.

«La Municipalité a utilisé 474 000 francs du crédit de 880 000 francs destiné à l’étude de la faisabilité d’un parking souterrain à la place du Marché, avance Francis Baud, président du groupe Vevey Libre.Les 400 000 francs restants doivent servir à étudier une ou plusieurs alternatives à ce souterrain. » Vevey Libre propose donc aux élus de réduire le crédit d’étude fixé par le Conseil communal il y a cinq ans au montant dépensé à ce jour.

Francis Baud se défend de vouloir bloquer ce qui a été commencé. «Nous souhaitons que la Municipalité associe le Conseil communal à ses réflexions concernant d'autres solutions, et ce par le biais de nouveaux préavis. Ce projet de parking de 280 places souterraines et 60 en surface (n.d.l.r.: contre 434 actuellement) est défavorable aux Veveysans, en plus de grever les finances communales.»

«Près de 470 000 francs perdus»

De son côté, le syndic Laurent Ballif doute de la légalité de la proposition de Vevey Libre. Mais au Service des communes et des relations institutionnelles du canton de Vaud, le juriste David Equey trouve le procédé conforme. «Ce projet de décision, s’il est pris en considération par le Conseil communal, oblige la Municipalité à présenter un préavis dans les meilleurs délais, puis le projet est soumis à l’approbationdu Conseil», explique-t-il. Sur le fond, le syndic ne souhaite pas s’exprimer avant d’avoir pu en parler avec ses collègues municipaux. «Ce qui est demandé là correspond au plan de circulation publié il y a trois ans, estime-t-il. La démarche a déjà été faite. Et cette proposition vise à empêcher le peuple de se prononcer.» Laurent Ballif souhaite qu’une décision soit prise au plus vite quant à l’avenir de la place. «Depuis l’ouragan Lothar, nous attendons de savoir ce que nous y ferons, rappelle-t-il. Le crédit d’étude de 2001 devait justement permettre de connaître la faisabilité d’un souterrain. Mandat a été donné au Service de l’urbanisme de présenter un projet dans l’année 2007. La proposition de Vevey Libre reviendrait à considérer les 474 000 francs dépensés comme perdus.»

SANDRA WEBER


Respectons nos engagements

Le parti Vevey Libre a été soutenu par ses électeurs sur la base d’un programme dans lequel je lis: «Une place du marché vivante et bucolique sans voitures en surface mais au sous-sol», «…Que la population soit impliquée avant des prises de positions sur les grands projets (dont la place du Marché)» ou encore «engager un véritable plan de réduction de la dette dite «improductive ». Or aujourd’hui, ce parti se positionne contre ses engagements d’il y a dix mois (!) en reniant son soutien au parking souterrain, en déniant aux Veveysans le droit de se prononcer et enfin en oubliant sciemment la distinction, que je trouve importante, entre dette «productive» (c’est le cas de l’investissement dans un parking) et dette «improductive» à réduire si la conjoncture le permet, j’en conviens. Il fallait également tenir compte de cette distinction pour fixer le plafond d’endettement et ne pas se focaliser sur un projet qui doit (encore) faire débat. Le projet de décision (voir 24 heures du 5 janvier 2007) que propose Vevey Libre vise à escamoter le débat public et n’est rien de plus qu’un déni de démocratie. Vevey Libre renie donc ses engagements envers ses électeurs avec des méthodes de vieux routiniers de la politique. Est-ce cela, être dégagé politiquement?

Le Parti socialiste veveysan, en accord avec son programme, est bien plus cohérent et appuie ses municipaux. Il s’en tient à une démarche démocratique: les électeurs veveysans doivent se prononcer; ils le feront par l’entremise d’un référendum suite à la décision du Conseil (après étude d’une commission) sur le préavis que présentera au plus vite la Municipalité. Le vote portera sur l’acceptation d’un crédit pour la construction d’un parking souterrain et l’aménagement de la place en vrai espace public «vivant et bucolique» dont Vevey manque cruellement. J’ajouterais que, en cas de refus du parking souterrain, une question subsidiaire devrait permettre de se prononcer sur l’aménagement de la place en surface de façon à ce qu’un projet démarre avant la fin de la législature. Je m’y engage et Vevey Libre ferait bien d’y souscrire aussi, sinon il rejoindra le camp des rieurs pour qui rien ne bougera avant la prochaine Fête des Vignerons!

Eric Gavin,
président du Parti socialiste veveysan

 

Réfléchir avant d’agir

Vevey Libre n’est pas opposé par principe à un parking souterrain mais ses convictions sur ce dossier ont été ébranlées, notamment par le coût et les contraintes de réalisation de l’opération.

Ce projet est indéfendable dès lors que les études indiquent un coût de 50 000 francs la place de parc alors que pour d’autres réalisations de ce type, l’ordre de grandeur est de 35 000 francs. Le prix que devra payer l’usager pour parquer sera exorbitant. Il faut ajouter que dépenser 18 millions de francs pour passer d’une capacité de 440 places à 340 places – sans projet concret concernant l’aménagement de la surface – relève de l’irrationnel.

Conformément à son programme politique, Vevey Libre se veut le défenseur des commerçants et indépendants. A ce titre, il estime que le projet tel que présenté va dans le sens contraire à leurs intérêts et à ceux de Vevey.

Cette réflexion amène Vevey Libre à refuser non pas l’idée même d’un parking, mais le projet concret défendu aujourd’hui par les socialistes et radicaux.

Compte tenu de cette situation et de son enjeu politique majeur, Vevey Libre souhaite que les autorités se lancent dans une réflexion globale incluant l’étude des flux de circulation et le parcage dans la zone commerciale de Vevey (de Bergère à Entre-deux-Villes et le pourtour de la gare). Cette réflexion doit associer les commerçants et indépendants ainsi que la population veveysanne au moyen d’une consultation préalable. Vevey Libre estime que l’enjeu est suffisamment important pour mériter que l’on prenne le temps de mettre au point un projet global de façon adéquate.

Pascal Nicollier,
Vevey Libre, Vevey

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